mardi 24 janvier 2012

Extrait du "Passager de l'orage" (suite)



"(…) Nat fit un bond. Devenue soudain plus sombre, la pièce lui parut comme menaçante. Il se força à rire et dit à haute voix :
                 — Un courant d'air ! On dirait que le vent se lève…
Il longea la table pour regagner la porte, tendit la main vers la poignée, saisit la boule de cuivre et la fit pivoter. Rien ne se produisit. Nat tenta de tirer la porte vers lui, secoua la poignée, en vain. Il l'actionna de nouveau, mais elle semblait coincée. Sans la lâcher, il se tourna alors vers le portrait et, pris d'une impulsion aussi soudaine qu'inexpliquée, il murmura à l'adresse d'Herman Cotte :
               — Pardon, c'était pour rire…
Dans sa main, la poignée se libéra avec un petit déclic et la porte s'ouvrit. Surpris, Nat faillit basculer en arrière. Perplexe, il franchit le seuil, puis jeta un dernier regard à la salle grise. Un rayon de soleil traversant la pièce atteignit à cet instant le tableau et vint se poser sur le visage d'Herman Cotte. Nat eut un coup au cœur. L'espace d'une seconde, il lui avait semblé que le coin des lèvres de l'homme s'était légèrement retroussé et qu'une lueur ironique avait allumé son regard…
Jonathan s'éloigna après avoir refermé la porte et décida de ne plus revenir dans la salle à manger."

Le Passager de l'orage, éditions Syros, collection "Rat Noir", pages 147-148

 
 

 

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