dimanche 19 février 2012

Des moutonss ou l'effet Topaze…



Je constate avec consternation que ce blog continue à écrire "1 commentaires" ou "0 commentaires" avec un "s" !!! Ignorant comment faire disparaître à jamais ce sournois serpent qui se glisse à mon insu à la suite de mes publicationsss, je prie mes visiteursss de me pardonner cette offense visuelle.
J'en profite pour évoquer dans ce billet d'humeur une manie récente qui heurte non plus mes yeux mais mes oreilles. Avez-vous remarqué combien le passage à l'euro reste difficile dans la bouche de bon nombre de nos concitoyens ? Non ? Eh bien, sortez donc acheter une baguette, une botte de radis ou ce que vous voudrez et écoutez attentivement la personne qui tient la caisse vous annoncer combien vous lui devez. Neuf chances virgule neuf sur dix pour qu'elle vous annonce : "Deux heuros", "vingt-trois heuros", "six heuros" etc, sans JAMAIS faire la liaison !!!
Et voilà un "s" passé à la trappe, injustement cette fois !
En général, je réponds : "Oh, non ! Pas si tôt : il n'est que di' heures !"
Mais bon, oui, je sais, j'ai mauvais zesprit…

jeudi 16 février 2012

La citation du jour

"La porte n'était pas fermée. Grand-mère fermait rarement les portes.
                — La vie est notre seul bien précieux et personne n'arrêtera son voleur." 


                           Jean-Paul Nozière, Retour à Itaque, éd. Gallimard/Page Blanche 1992

dimanche 12 février 2012

Une porte sur demain

Avec ce petit roman de science-fiction, j'ai bien entendu voulu faire un clin d'œil au grand Robert Heinlein, auteur d'Une Porte sur l'été…
Mais pour revenir à ma réflexion sur le thème de la porte, je dirais que la porte que pousse ici Tina, l'héroïne, est celle qui sépare l'enfance de l'âge adulte. Pour l'avoir entrouverte, grâce au surprenant Dr Schmürz, Tina va entrevoir un futur qui éclairera son présent et lui permettra de l'accepter.  
Un joli voyage dans le temps que j'ai imaginé pour conjurer le fameux "On vit d'abord, on comprend tout après"…

"— Docteur ? fait-elle d'une petite voix. 
Aucune réponse. Il est parti !
Darius saute à terre, s'étire, puis fait quelques pas en direction de la porte. D'un bref mouvement de la tête, il invite sa maîtresse à le suivre. Le rayon de soleil qui entre par la fenêtre montre que l'après-midi est bien avancé. Tina rejoint son chat qui miaule deux fois. Elle lui ouvre et il la conduit jusqu'à la salle d'attente. Vide, elle aussi.
— Papa ? Maman ? appelle Tina en vain.
Il n'y a plus personne. C'est une histoire de fous !
Darius s'élance alors dans le couloir. Le cœur battant, Tina s'empresse de l'imiter. Pas question de le perdre ! Ensemble, ils dévalent les escaliers, Tina pousse la porte de l'immeuble et ils se retrouvent dans la rue. Une surprise encore plus grande les y attend." 
Une Porte sur demain, éd. Syros, collection "Mini Soon", p. 28-29 

 
 
   
            

jeudi 9 février 2012

Derrière la porte…

                                                       © claire gratias

En relisant certains de mes textes, je me suis aperçue que le thème de la porte revenait fréquemment.
Porte close sur une pièce mystérieuse dans Une Sonate pour Rudy, porte se fermant toute seule dans Le Passager de l'orage (voir extrait cité le 24 janvier), porte de la chambre froide où se retrouve enfermé un personnage dans ce même roman, portail quantique permettant de voyager dans le temps dans Le Signe de K1, porte de Brandebourg à Berlin dans Breaking The Wall…
Des portes qui claquent, des portes gardant des secrets, des portes qu'on aurait mieux fait de ne pas ouvrir, des portes que l'on franchit au péril de sa vie ; des portes qui enferment et d'autres qui libèrent… mes pages en sont truffées !
Symbole du lieu de passage entre deux états, deux mondes, entre le connu et l'inconnu, les ténèbres et la lumière, la porte nous invite au franchissement, donc au dépassement de notre condition.
"Quand on vit à côté d'une porte fermée, comment s'empêcher d'imaginer ce qu'il y a derrière ? Je n'aimais pas cet appartement. Je le trouvais moche, triste, vieillot. Finalement, son seul intérêt, c'était cette porte fermée. Tu te souviens de Barbe-Bleue, Rudy ? Une pièce interdite, dans une maison, on finit par ne plus penser qu'à ça. À force de passer devant tous les jours, on sent grandir l'envie de savoir. L'envie de passer de l'autre côté, de franchir la limite. Bientôt, cette envie devient un besoin. On se dit que oui, décidément, il faut qu'on sache. Pourtant, curieusement, ce besoin est contrebalancé par une envie opposée : celle de ne pas savoir. Car savoir, c'est être déçu. Tant qu'on reste du côté autorisé, on peut imaginer. Tout ce qu'on veut. Le sanglant cabinet de Barbe-Bleue comme la caverne d'Ali Baba. Un passage secret. La quatrième dimension. Absolument tout. La porte fermée signifie une infinité de découvertes possibles. Mais une fois qu'on en aura franchi le seuil, on saura. On ne pourra plus jamais imaginer telle ou telle chose. On connaîtra la vérité. Il n'y aura plus de place pour le rêve. La réalité l'aura détrônée. Une seule réalité. Réduisant à néant toutes celles qu'on avait imaginées. Désormais il n'y aura plus qu'elle. On ne pourra même plus jouer à faire comme si."
                                   Une Sonate pour Rudy, éditions Syros, collection "Rat Noir", p. 71-72

Pour finir, une anecdote :
c'est avec Une Sonate pour Rudy, roman commençant par "Cette porte fermée à clé, ça m'a tout de suite énervé." que j'ai remporté mon premier prix littéraire, le Prix… Sésame !